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Chine : L'ONU devrait aborder la question des crimes contre l'humanité

Les Ouïghours continuent de subir des injustices, deux ans après la publication d'un rapport historique de l'ONU sur les violations au Xinjiang

Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Volker Türk, présentait son rapport annuel au Conseil des droits de l'homme de l’ONU, au Palais des Nations à Genève, le 16 novembre 2023. © 2023 Salvatore Di Nolfi/Keystone via AP Photo

(New York) – Le gouvernement chinois continue de commettre des crimes contre l’humanité contre les Ouïghours et d’autres musulmans turciques au Xinjiang, tout en niant toute répression dans cette région, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui.

À l’approche du deuxième anniversaire de la publication du rapport accablant du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) au sujet du Xinjiang, paru le 31 août 2022, le Haut-Commissaire et les pays membres de l’ONU devraient intensifier la pression sur le gouvernement chinois pour qu’il mette fin à ses abus.

« Le refus éhonté de Pékin d’agir de manière significative pour mettre fin aux crimes avérés au Xinjiang n’est pas surprenant, mais ceci montre la nécessité d’un suivi rigoureux de la part du Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme et des États membres de l’ONU », a déclaré Maya Wang, directrice adjointe pour la Chine à Human Rights Watch. « Contrairement aux affirmations du gouvernement chinois, sa campagne punitive contre des millions d’Ouïghours au Xinjiang continue d’infliger de grandes souffrances. »

Au cours des deux dernières années, le gouvernement chinois a rejeté tous les appels à mettre fin à sa répression sévère au Xinjiang. Parmi les abus figurent des détentions arbitraires massives, des actes de torture, des disparitions forcées, la surveillance de masse, la persécution culturelle et religieuse, la séparation de familles, le travail forcé, les violences sexuelles et la violation des droits reproductifs.

Des centaines de milliers d’Ouïghours et d’autres musulmans turciques demeurent injustement emprisonnés. Les Ouïghours qui se trouvent à l’étranger ont peu de contact, voire aucun contact, avec leurs familles en Chine. Beaucoup d’entre eux ignorent si leurs proches – parfois des dizaines de personnes – sont actuellement détenus, emprisonnés ou victimes de disparition forcée au Xinjiang. Certaines familles ne savent même pas si leurs proches placés en détention sont encore en vie. Bien qu’un certain nombre d’entre eux aient été libérés, ils restent soumis à une surveillance policière stricte, et à de nouvelles restrictions de leurs droits.

Le 27 août, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a observé que « de nombreuses lois et politiques problématiques sont toujours appliquées » au Xinjiang ; il ajouté que son bureau continue de faire pression sur les autorités chinoises pour qu’elles libèrent les personnes détenues arbitrairement, et clarifient le statut et le lieu de détention des personnes disparues.

Volker Türk a exprimé l’espoir que le dialogue continu entre le HCDH et le gouvernement chinois permettrait d’aboutir à « des progrès tangibles dans la protection des droits humains pour tous en Chine ». Il a ajouté que son bureau « continue de plaider pour la mise en œuvre » des recommandations du rapport (anglais - traduction non officielle en français).

Toutefois, les autorités chinoises continuent de rejeter toutes les recommandations du rapport de 2022 du HCDH sur le Xinjiang. En juillet dernier, lors de la conclusion de l’Examen périodique universel des Nations Unies sur la situation des droits humains en Chine, la délégation chinoise a qualifié ce rapport d’« illégal et invalide ».

Lors de la prochaine session du Conseil des droits de l’homme, qui débutera le 9 septembre, les pays de diverses régions devraient publier une déclaration commune demandant au Haut-Commissaire des Nations Unies de faire le point sur la situation au Xinjiang et de formuler des recommandations concrètes pour que les responsables de graves abus répondent de leurs actes. Enfin, ils devraient prendre des mesures, attendues depuis longtemps, pour ouvrir une enquête spécifique à la Chine sur les graves abus commis dans tout le pays, comme l’ont recommandé plus de 50 experts de l’ONU et des centaines d’organisations de défense des droits humains du monde entier.

Communiqué complet en ligne en anglais.

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